Vivre sa vie
1h20, France, 1962
avec Anna Karina, Sady Rebbot, André Labarthe
Nana, une vendeuse, mène une vie monotone et joint difficilement les deux bouts. Même si elle éprouve pour lui une certaine tendresse, elle s’ennuie avec son ami Paul, un journaliste raté. En manque d’argent, Nana accepte la proposition d’un inconnu. Elle se prostitue pour la première fois…
Liberté absolue. C’est la première réflexion qui vient à l’esprit après la (re)découverte du quatrième long métrage de Jean-Luc Godard. Liberté de ton, liberté dans les thèmes abordés, liberté de jeu d’Anna Karina, liberté dans les ruptures de style. Faux documentaire sur le quotidien d’une jeune femme glissant peu à peu vers la prostitution, Vivre sa vie offre surtout le point de vue radical d’un artiste sur le médium cinématographique, la sexualité et la servitude du capitalisme. Découpé en douze chapitres, indiquant chacun le déroulement et le lieu de l’action, le film plonge son héroïne dans un Paris capté sur le vif par une caméra virtuose, personne à part entière de l’univers godardien. Impulsive et imprévisible, la caméra n’est pas destinée à susciter un effet de style, mais à sonder le regard des gens et dépeindre le mystère des âmes. En effet le cinéaste, brisant par là même la convention du cinéma, rappelle au spectateur l’artificialité du dispositif pour mieux cerner la vérité intérieure d’un être. Anna Karina est éblouissante. Pour capter la fraîcheur de son jeu, Godard – à qui elle était alors mariée – refusait de lui donner son texte jusqu’au dernier moment et ne tournait le plus souvent qu’une seule prise. Avec sa peau de porcelaine, son regard inquiet et sa coupe de cheveux à la Loulou, elle semble improviser devant la caméra du cinéaste. On n’a qu’une seule envie : revoir le film, encore et encore.
— Solaris
précédé du court métrage
Charlotte et son jules
Jean-Luc Godard – 13 min, 1958
Dans ce court métrage très représentatif de la Nouvelle Vague, la voix de Jean-Luc Godard remplace celle de Jean-Paul Belmondo pour un monologue ironique et ludique où Jean parle à son ex-petite amie d’amour et de cinéma persuadé que celle-ci lui revient et qu’elle ne peut se passer de lui.
Également dans ce cycle
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ImageDu 16 au 24 janvier1h20, France, Suisse, 1992
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ImageDu 9 au 10 janvier1h27, France, 1967
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ImageDu 10 au 11 janvierJean-Luc Godard, Anne-Marie Miéville – 53 min, France, 1976