Las Buenas Intenciones
Ana García Blaya – 1h27, Argentine, 2019
Avec Javier Drolas, Amanda Minujín
Début des années 90. Amanda, l’aînée de 10 ans, son frère et sa soeur vivent alternativement sous le toit de leurs parents séparés à Buenos Aires. Le statu quo est bouleversé lorsque leur mère annonce vouloir déménager avec son compagnon au Paraguay en amenant les enfants avec elle. Amanda se sent plus proche de son père « bohème », sa mère étant plus stricte mais plus responsable. Elle devra se battre pour faire entendre sa voix.
La beauté de cette première oeuvre réside dans le regard que la réalisatrice pose sur ses personnages. Remplie de tact et d’affection, elle semble les caresser, les filment sans les surplomber ni juger leurs actes. Le film se fraie alors un chemin délicat et regarde à hauteur d’homme, de ses protagonistes. La distance de sa caméra est suffisamment proche pour nous plonger pleinement dans l’action mais assez en retrait pour éviter le voyeurisme et la complaisance du « trop-intime ». Au contentieux, elle choisit la douceur. Car finalement, ce n’est ni le conflit ni sa résolution qui l’intéresse, c’est la vie de ces trois enfants et de ce père sans repères, qu’elle observe avec attention. La reconstitution fonctionne, tant dans l’époque que dans la véracité des personnages. La musique rock and roll ou les images amateures (puisées dans ses archives) donnent à sa fiction un aspect plus réel, plus documentaire. Ballottés entre une mère sévère et un père insouciant les enfants trouvent leur indépendance au fil de l’histoire et mènent la fronde, initiée par la grande soeur. C’est par la quotidienneté de leurs combats et la banalité des situations que leurs trajectoires se révèlent universelles.
Julien Rombaux, Culturopoing
Dans ce cycle
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ImageDu 23 au 27 novembreAlejandro Legaspi et Fernando Espinoza – 1h34, Pérou, 1989
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ImageDu 24 au 26 novembreKarim Aïnouz – 2h20, Brésil, 2019
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ImageDu 22 au 26 novembreJayro Bustamante – 1h37, Guatemala, 2019