JLG/JLG, autoportrait de décembre
55 min, France, Suisse, 1995
Jean-Luc Godard se filme dans sa maison et parmi les paysages enneigés du lac Léman. Le réalisateur se livre comme dans un journal à sa propre caméra. Par des silences, des citations de films ou des pensées, il fait pénétrer le spectateur dans le lieu intime et infini de sa pensée.
JLG/JLG n’est pas une autobiographie, mais un autoportrait comme les conçoit Godard, à partir de collages et de surimpressions sonores. Dans cet immense puzzle bigarré qu’est le monde intérieur de Jean-Luc Godard, chacun se reconnaît ici ou là. Et c’est soudain la joie de la connivence, la rencontre d’une amitié possible. Godard, assis devant sa table, chausse ses lunettes et prend sa plume pour dénoncer l’imposture que représente, aujourd’hui, le mot culture. À sa manière : provocante et drôle. Mais aussi étonnamment juste. Il tâtonne, rature, recommence pour serrer la vérité au plus près. Écoutez-le : « Il y a la règle... ça va. Et il y a l’exception. La règle, c’est la culture. L’exception, c’est l’art. Non... Il y a la culture qui fait partie de la règle. Il y a l’art qui fait partie de l’exception... L’art se vit et devient l’art de vivre. Il est de la règle de vouloir la mort de l’exception. Il est donc de la règle de l’Europe de la culture d’organiser la mort de l’art de vivre. » Godard nous dit qu’en 1995 on commence à utiliser le mot culture comme un paravent. Derrière lui se cachent des histoires de gros sous et la loi du plus grand nombre. La culture sert d’alibi pour faire du commerce. La culture est normalisée. La culture n’est plus la culture… Reste l’art. Inclassable. Indéfinissable. Donc irréductible. Comme ce film qui ne ressemble à rien : poème à la fois visuel et sonore.
— Claude-Marie Trémois, Télérama, 1995
précédé du court métrage
Tous les garçons s'appellent Patrick
Jean-Luc Godard – 19 min, 1957
Au jardin du Luxembourg, Charlotte fait la connaissance de Patrick qui l'invite à prendre un verre et lui donne un rendez-vous pour le lendemain. Elle apprend le soir même que son amie Véronique a fait une rencontre tout aussi excitante...
Également dans ce cycle
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ImageDu 7 au 11 janvier1h43, France, Italie, 1963
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ImageDu 9 au 10 janvier1h27, France, 1967
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ImageDu 16 au 24 janvier1h20, France, Suisse, 1992