Jackie Brown
2h34, États-Unis, 1997
avec Pam Grier, Samuel L. Jackson, Robert De Niro
Jackie Brown, hôtesse de l’air, arrondit ses fins de mois en convoyant de l’argent liquide pour le compte d’un trafiquant d’armes, Ordell Robbie. Un jour, un agent fédéral et un policier de Los Angeles la cueillent à l’aéroport. Ils comptent sur elle pour faire tomber le trafiquant. Jackie échafaude alors un plan audacieux pour doubler tout le monde lors d’un prochain transfert qui porte sur la modeste somme de cinq cent mille dollars.
Le troisième film de Tarantino, réalisé trois ans après Pulp Fiction. Le film de la maturité, pouvait-on lire à sa sortie. On comprend pourquoi : la vitesse après la lenteur ; la vieillesse qui arrive après la jeunesse qui explose ; la réflexion après l’action ; une adaptation littéraire (Elmore Leonard) après un scénario original ; la linéarité de l’ordinaire californien, au bord de l’ennui, après les flash-back et la débauche de couleurs et de citations ; une héroïne enfin, après tant de héros. Jackie Brown reste en effet une exception. Mais moins pour les raisons données à l’instant – de nombreuses autres héroïnes allaient suivre… – que parce qu’il décrit un monde égal à lui-même. Dates et lieux, raisons et motivations, tout est dit ici, plutôt deux fois qu’une, dit et même écrit à l’écran. Rien n’est laissé au hasard. Tout correspond. Mais un monde qui se ressemble n’est pas moins dangereux qu’un monde qui ne se ressemble pas. Bien au contraire.
E.B.
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