Vivement dimanche !
François Truffaut – 1h55, France, 1982
avec Jean-Louis Trintignant, Fanny Ardant, Philippe Laudenbach
Une femme et son amant sont assassinés. Le mari, Julien Vercel, suspect no 1 décide de s’enfuir et de se cacher quelque temps. Sa secrétaire, Barbara Becker, éprise de son patron, mène sa propre enquête.
Bien sûr, la femme amoureuse qui sauve un faux coupable rappelle Hitchcock, la grande admiration de François Truffaut. Mais le père spirituel de Vivement dimanche !, c’est Howard Hawks : comme dans ses grandes comédies, le sexe est omniprésent, à la fois jeu et combat. Fanny Ardant et Jean-Louis Trintignant se défient, s’affrontent et s’amusent. Entre eux, ça pétille et ça va vite. Très vite. Le plus possible : François Truffaut exigeait même de ses comédiens qu’ils se coupent, qu’ils s’interrompent sans cesse pour rendre frénétique le suspense amoureux, vrai sujet de ce polar... Comme chez Hawks, les rapports hommes-femmes s’inversent : Trintignant ne fait qu’observer, surtout les jambes des femmes qui passent et repassent devant le soupirail de la cave où il s’est réfugié. Et c’est Fanny Ardant qui agit, s’agite en vrai « mec ». Truffaut ne fait que la travestir, d’ailleurs : en petit page, fantasme du noceur d’un grand hôtel niçois, puis en Humphrey Bogart, dont elle emprunte l’imperméable pour mener à bien son enquête. Tout le film, fait pour elle, ne repose que sur elle : grande, brune, audacieuse, drôle, l’égale de Katharine Hepburn par son élégance et son insolence.
Pierre Murat, Télérama
Également dans ce cycle
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