Le Goût de la cerise
Abbas Kiarostami – 1h39, Iran, 1997
Avec Homayoun Ershadi, Abdolrahman Bagheri, Safar Ali Moradi
Un homme d’une cinquantaine d’années cherche quelqu’un qui aurait besoin d’argent pour effectuer une mission assez spéciale. Au cours de sa quête, il rencontre dans la banlieue de Téhéran un soldat, un étudiant en théologie et un gardien de musée, vivant à la limite de la marginalité. Chacun va réagir à sa proposition de façon différente.
Le Goût de la cerise est certainement l’un des chefs-d’oeuvre d’Abbas Kiarostami. Le voyage n’est pas seulement géographique, il est aussi mental, onirique : sensation encouragée par le déroulement hypnotique du film, doux et limpide.
Malgré une trame minimaliste, le film parvient à accueillir non seulement les multiples facettes de l’Iran – ethniques, sociales, culturelles, religieuses – mais aussi toute l’humanité et même tout le cinéma, serait-on tenté de dire. Le film qui privilégie le plan séquence n’a rien d’un documentaire mais fourmille de détails, d’indices qui renseignent le spectateur sur le monde de son tournage autant que sur son sujet. À l’espace confiné de la voiture succèdent des plans larges sur la campagne iranienne. Les routes en zigzags qu’affectionne le cinéaste symbolisent les mouvements de la vie. L’épilogue énigmatique, geste génial de cinéma, interrompt la fiction avant toute forme de résolution pour dévoiler un au-delà du film, celui de sa préparation, dans une ambiance de joie et de communion. L’image 35 mm cède la place à la vidéo, et cette brisure finale annonce d’autres essais cinématographiques à venir de Kiarostami, plus expérimentaux, comme Ten.
Olivier Père, Arte
Dans ce cycle
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ImageDu 9 au 12 octobreAbbas Kiarostami – 1h43, France, Iran, 1994
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ImageDu 9 au 12 octobreAbbas Kiarostami – 1h24, Iran, 1987
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ImageDu 11 au 19 octobreAbbas Kiarostami – 1h58, Iran, 1999