La Prisonnière du désert [The Searchers]
2h, États-Unis, 1956, couleurs
avec John Wayne, Jeffrey Hunter, Vera Miles
En 1868 au Texas, une bande de Comanches attaque la famille d’Aaron Edwards. Lorsque son frère, Ethan, découvre le massacre et comprend que ses deux nièces ont été enlevées par les Indiens, il part à leur recherche et se lance alors dans une très longue quête à travers tout le territoire.
Neuvième collaboration Ford / Wayne, La Prisonnière du désert est, disons-le sans détour, un chef-d'œuvre. On y retrouve l’humanisme de Ford dans sa description d’une communauté de pionniers (les scènes de repas, de danse, ou de lecture d’une lettre au coin du feu sont admirables de simplicité et de sensibilité) et sa nonchalance rythmique qui permet de faire exister pleinement tous ses personnages. John Wayne, au sommet de sa gloire, compose un ancien militaire intolérant, solitaire et raciste, dont la violence menace à tout moment d’exploser. Face à lui, Jeffrey Hunter défend avec fougue son personnage de jeune cow-boy métis, courageux et plus ouvert aux différences culturelles. Quant à Ward Bond et Vera Miles, ils sont parfaits dans les rôles du vieux révérend attentif à l’équilibre de sa communauté, et de la fiancée patiente, mais exigeante. Film complexe s’il en est, The Searchers n’est pas ouvertement pro-indien (comme le sera Les Cheyennes dix ans plus tard), mais il a le mérite de poser la question de la cohabitation entre deux populations hostiles l’une envers l’autre, et prend le temps de rendre aux Indiens, dans plusieurs belles séquences, la dignité que le western classique leur a trop souvent ôtée.
– Benjamin Untereiner, Les Fiches du Cinéma
Également dans ce cycle
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ImageDu 25 au 31 mai2h, États-Unis, 1941
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ImageDu 24 au 26 mai2h09, États-Unis, 1940
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ImageDu 22 au 24 mai1h40, États-Unis, 1939