Hacker [Blackhat]
2h13, États-Unis, 2015
avec Chris Hemsworth, Tang Wei, Leehom Wang
Un prisonnier bénéficiant d’une remise en liberté est engagé par les gouvernements américains et chinois pour rejoindre une équipe d’informaticiens composée de membres des deux nations. Leur objectif est de démanteler un réseau de pirates informatiques qui sévit dans le monde entier, de Chicago à Jakarta...
Ce qui intéresse Michael Mann ici, ce n’est pas le hacking comme mécanisme technique, mais plutôt comme l’expression terminale d’un monde déréalisé, un monde sans univers palpable, sans frontière et sans héros, produisant chez le cinéaste un sentiment de mélancolie qui nimbe le film d’un épais voile de fatalité. Mais le prodige de Hacker est que cet accomplissement formel ne se fait pas aux dépens du récit ni de l’écriture du cinéaste, qui atteint une sophistication inédite, en particulier dans son traitement des personnages secondaires. Ils sont nombreux ici, telle cette femme flic endeuillée par les attentats du 11 Septembre, à laquelle le film rendra hommage via un plan fugace et bouleversant sur une tour luminescente de Hong Kong ; ou cette autre femme, complice et amante du héros, à qui Michael Mann offre la partition la plus vibrante de son Hacker. C’est grâce à elle que le personnage fantomatique de Chris Hemsworth (surnommé The Ghostman) se révèlera enfin, et accomplira dans un dernier geste la destinée de toutes les grandes figures anar et romantiques du cinéma mannien : vivre hors la loi.
— Romain Blondeau, Les Inrocks
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