Yaaba
Idrissa Ouedraogo – 1h30, Burkina Faso, 1989
avec Fatimata Sanga, Noufou Ouedraogo, Roukietou Barry
Il était une fois, dans la contrée d’Ouahigouya au nord du Burkina Faso, un village peuplé d’adultes et d’enfants, parmi lesquels Nopoko et Bila. Un jour, Bila se lie d’amitié avec Sana, la vieille dame qu’on craint comme une sorcière.
La restauration de la copie de Yaaba d’Idrissa Ouedraogo permet de redécouvrir la force atemporelle de ce conte dont le point de vue est celui d’un enfant de 10 ans sur l’intolérance de son village. La discrimination à l’égard d’une vieille femme bannie du village est l’expression misogyne d’un ordre patriarcal où l’on retrouve en germe le charme de ce qui allait devenir moins d’une décennie plus tard Kirikou et la sorcière (1997) de Michel Ocelot. Idrissa Ouedraogo conçoit un scénario original d’une fausse simplicité enfantine avec une mise en scène basée sur l’épure. La dynamique du récit est portée par les personnages du village à partir du regard innocent d’un enfant découvrant peu à peu l’injustice. C’est précisément cette progressive perte de sa candeur initiale concernant l’organisation sociale qui fait de cette histoire une chronique initiatique.
Cédric Lépine, Club de Médiapart
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