Rio Bravo
Howard Hawks – 2h21, États-Unis, 1959
avec John Wayne, Dean Martin, Ricky Nelson
Un shérif arrête le frère de l’homme le plus puissant de la région. Il n’a pour alliés qu’un adjoint ivrogne, un vieillard boiteux, un gamin, une joueuse de poker et un hôtelier mexicain, et contre lui une armée de tueurs.
Il faut revoir ce western de légende et faire comme si de rien n’était, comme si le mot « chef-d’œuvre » n’avait jamais été prononcé. La scène d’ouverture, d’abord : mutique, tendue, mais avec des gestes presque lents, où tout est dit de la violence de l’Ouest, de l’alcoolisme de Dean Martin, l’adjoint de John Wayne, le shérif qui veut croire au courage des hommes, sans soupçonner encore celui d’une femme amoureuse. Aidé par « un ivrogne et un infirme », mais aussi par un jeune homme moins individualiste que prévu, et veillé par une joueuse de cartes, cette carcasse étoilée qui ne veut surtout pas qu’on l’aide gardera un assassin en prison, envers et contre toutes les attaques et les pièges. Pourquoi ? Pour la morale et l’amitié, valeurs sans lesquelles le monde s’écroulerait. Dans ce western, personne ne cavale. Tout le monde marche au rythme pataud du grand John Wayne : cela donne le temps de parler (et même de chanter) entre hommes, de rendre sa fierté à Dean Martin, d’écouter les rouspétances de Walter Brennan (le bougon le plus drôle de l’histoire du western) et de regarder Angie Dickinson. Toute l’humanité (et la féminité) du monde est à Rio Bravo.
– Guillemette Odicino, Télérama
Également dans ce cycle
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