Johnny Guitare
Nicholas Ray – 1h50, États-Unis, 1954
avec Joan Crawford, Sterling Hayden, Mercedes McCambridge
Embauché en tant que musicien au sein du saloon de Vienna, Johnny Guitare arrive en pleine guerre des clans. En effet, Vienna doit faire face à la jalousie de sa rivale, Emma, qui profite de la mort de son frère pour l’accuser et monter les habitants contre elle.
Western hors norme, baroque et flamboyant, Johnny Guitare occupe une place à part dans l’histoire du cinéma en raison, notamment, du rôle nouveau et incroyablement moderne qu’il donne aux femmes au sein d’un genre éminemment masculin. Relégués au second plan, les hommes brillent d’une douce et lointaine lueur romantique, à commencer par le flegmatique Johnny Guitare. L’ancien tireur a troqué son arme contre l’instrument qui lui donne son nom et contribue à transporter le film dans une autre dimension, celle, irréelle, d’une chanson d’amour. Construit sur mesure pour l’actrice Joan Crawford, ce chef d’œuvre de Nicholas Ray porte à un point d’incandescence inégalé les passions amoureuses et destructrices qui animent ses deux héroïnes Vienna et Emma. L’une, libre et marginale, est chassée comme une sorcière. L’autre, frustrée et assoiffée de pouvoir, semble sympathiser avec le diable. Chacune agit comme un sortilège. Envoûtée et envoûtante, la mise en scène propulse le film dans un au-delà lyrique, poétique, magnétique : un monde déchaîné et mélancolique où les couleurs impriment des émotions indélébiles, où la musique fige les larmes dans un mouvement éternel, intemporel.
– Amélie Dubois pour Lycéens et apprentis au cinéma
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