Olga
Élie Grappe – 1h27, Suisse, France
avec Anastasia Budiashkina, Sabrina Rubtsova, Caterina Barloggio
2013. Une gymnaste de 15 ans est tiraillée entre la Suisse où elle s’entraîne pour le Championnat européen en vue des JO et l’Ukraine où sa mère, journaliste, couvre les événements d’Euromaïdan.
Inutile de faire durer le suspense : de la toute première à la toute dernière image, le premier long-métrage d’Élie Grappe, Olga (Prix SACD à la Semaine de la critique du festival de Cannes), est à couper le souffle. Cela tient beaucoup, du reste, au dialogue entre ces deux extrémités du film, nourri par un travail remarquable, tout du long, sur la tension – du corps, de l’esprit, du coeur. On est très conscient, d’emblée, que l’aise avec laquelle Olga (Anastasia Budiashkina) et sa copine Sasha (Sabrina Rubtsova) marchent sur les mains comme si de rien n’était, comme si c’était un jeu, est le résultat d’heures entières passées au gymnase chaque jour, tous les jours, mais ce jaillissement d’insouciance du début illumine par sa fraîcheur. Cette légèreté ne reviendra plus que par éclats, de plus en plus brefs, avant d’être complètement suffoquée par la tension presque insoutenable qui prend progressivement le pas sur tout le reste dès l’instant où elle sort du cadre bien délimité de la salle d’entraînement. Le regard d’Élie Grappe secoue en profondeur, avec une aise bluffante (lui aussi) pour un aussi jeune réalisateur (27 ans), élégamment même, car il rend les sensations de l’univers ô combien fascinant de la gymnastique (grâce aux interprétations formidables de sa troupe de vraies gymnastes) et le bouleversement de ce moment politique sans jamais forcer sur le sensationnalisme. C’est précisément dans le réalisme de la représentation qu’il offre de ces deux mondes réunis par le destin d’Olga qu’il les rend avec une admirable justesse à ce qu’ils ont de spectaculaire et de quasi inimaginable à la fois. Franchement vertigineux.
Bénédicte Prot, Culturopoing
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