Mes frères et moi
Yohan Manca – 1h48, France
avec Maël Rouin-Berrandou, Judith Chemla, Dali Benssalah
Nour, 14 ans, vit dans un quartier populaire au bord de la mer. Il s’apprête à passer un été rythmé par les mésaventures de ses grands frères, la maladie de sa mère et des travaux d’intérêt général. Alors qu’il doit repeindre un couloir de son collège, il rencontre Sarah, une chanteuse lyrique qui anime un cours d’été. Une rencontre qui va lui ouvrir de nouveaux horizons...
Ce premier long métrage est une petite pépite. Un film bienveillant sans être convenu, positif sans être naïf, qui tient à la fois de la comédie sociale et du récit d’émancipation. Celle de Nour, un collégien fasciné par Luciano Pavarotti. Ses frères et lui vivent dans un quartier populaire, auprès d’une mère gravement malade. Un environnement viril et protecteur où l’on joint les deux bouts entre débrouille et petits délits. L’ado chétif s’en évade quand il rencontre une chanteuse lyrique (impeccable Judith Chemla, qui fait admirer sa voix de soprano) lors des vacances d’été. Avec l’opéra, art élitiste s’il en est, le réalisateur s’inscrit dans une démarche volontariste vouée à ouvrir un imaginaire souvent cloisonné par le déterminisme social. Vers un avenir meilleur ? En faveur d’un meilleur présent ? Rien n’est moins sûr, et c’est tout le propos de ce récit trouvant le juste ton entre rires et drame.
Cette histoire séduit aussi par sa tapageuse fratrie, soudée dans l’adversité malgré les coups de gueule et de sang, que compose un quatuor de jeunes comédiens épatants. On connaissait déjà Dali Benssalah (l’adversaire de James Bond dans Mourir peut attendre), qui incarne avec conviction le grand frère ombrageux, et Sofian Khammes (Chouf, Le monde est à toi, La Nuée, Sentinelle sud…), très drôle en gigolo tout droit sorti d’une comédie italienne. On découvre ici Moncef Farfar, dans le rôle d’un petit dealer sanguin, et surtout Maël Rouin-Berrandou, qui, dans les baskets d’une sorte de Billy Elliot méditerranéen, joue sa partition au diapason de ses aînés. Nour signifie lumière en arabe. Un mot qui résume bien cet attachant conte réaliste enveloppé par la lumière, chaleureuse, d’un été pas comme les autres.
Baptiste Thion, Le Journal du Dimanche
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