Le Sommet des dieux
Patrick Imbert – 1h35, France
George Mallory et son compagnon Andrew Irvine sont-ils les premiers hommes à avoir atteint le sommet de l’Everest, ce 8 juin 1924 ? Seul le petit Kodak Vest Pocket avec lequel ils devaient se photographier sur le toit du monde pourrait livrer la vérité. 70 ans plus tard à Katmandou, Fukamachi, jeune reporter japonais en mal de scoop, pense reconnaître cet appareil entre les mains du mystérieux Habu Jôji, grimpeur proscrit que l’on pensait disparu depuis des années. Cette rencontre va conduire Fukamachi dans un monde d’alpinistes dévorés par la passion, assoiffés de conquêtes impossibles et l’attirer peu à peu lui aussi vers le sommet des dieux.
Adapté d’un manga à succès de Jirô Taniguchi et Baku Yumemakura publié en France aux éditions Kana, Le Sommet des dieux est une excellente surprise. Cette Arlésienne de l’animation française a su résoudre la quadrature du cercle. Ou comment réduire une saga de plus de mille six cents pages riche en intrigues et en personnages secondaires pour en tirer un film d’animation d’une heure et demie, sans la trahir. Tout en respectant la narration — l’enquête quasi policière de Fukamachi, l’omniprésence des flash-back, le soin extrême apporté aux détails techniques —, le réalisateur Patrick Imbert et son équipe ont particulièrement travaillé les deux protagonistes principaux et suivi le seul fil d’Ariane qui vaille : la passion dévorante, obsessionnelle, quasi mystique de Habu pour les cimes. Un « haut mal » qui l’habite, le consume et dont il ne veut surtout pas guérir. Avec en toile de fond, l’immensité du massif himalayen. Hymne à l’inhumaine beauté des montagnes — le travail réalisé par les peintres est admirable —, la dernière partie du film est remarquable et nous transporte littéralement sur le toit du monde. Une impression pleine, entière, rarement éprouvée devant un écran ou dans une salle de cinéma. Mention spéciale pour la bande-son : à mesure que l’on s’élève, elle se substitue peu à peu aux paroles et à la partition subtile composée par Amine Bouhafa qui tutoie, elle aussi, les nuages.Stéphane Jarno, Télérama
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