Les Olympiades

D’après Amber Sweet, Tuer et mourir et Escapade hawaïenne, trois nouvelles graphiques d’Adrian Tomine.

Paris 13^e, quartier des Olympiades. Émilie rencontre Camille qui est attiré par Nora qui elle-même croise le chemin d’Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.

Après un western crépusculaire (Les Frères Sisters), Jacques Audiard plante sa caméra dans le 13^e arrondissement de Paris pour filmer un quatuor amoureux – parfaitement interprété –, en noir et blanc. Émilie, employée d’un call center, fonceuse et peu farouche, accueille en coloc Camille, prof de lettres visant l’agrégation, dans l’un des ensembles immobiliers du quartier des Olympiades. Puis Camille, reconverti dans l’immobilier, côtoie Nora, séduisante trentenaire qui doute de tout, surtout d’elle-même… jusqu’à ce qu’elle fasse la connaissance, par écran interposé, d’Amber Sweet, stripteaseuse du web. Quatre personnages déracinés, en quête d’un sens qui pourrait adoucir leurs incertitudes. Sur un scénario coécrit avec Céline Sciamma, le cinéaste brosse le portrait d’une génération et capte l’air du temps, ce grand mystère imprégné d’échanges virtuels, d’incertitudes sexuelles et de quête d’amour. Impossible de ne pas se laisser surprendre par l’étonnante modernité de cette peinture contemporaine des sentiments.
Christophe Caron, La Voix du Nord