Les Colons [Los Colonos]
Felipe Gálvez Haberle – 1h37, Chili, 2023
avec Camilo Arancibia, Mark Stanley, Alfredo Castro
Terre de Feu, République du Chili, 1901. Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à « civiliser ». Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant MacLennan, un soldat britannique, et d’un mercenaire américain, le jeune métis chilien, Segundo, découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge.
L’histoire du film ne fait pas partie de l’histoire officielle du Chili. Je ne connaissais rien du génocide des Indiens Selk’nam, appelés Onas par les blancs, dans notre pays. Que se passe-t-il dans un pays, quand on efface une page entière de son histoire ?
L’île de Dawson, en Terre de Feu, a été transformée dans les années 70 en camp de concentration, puis d’extermination par la dictature de Pinochet, pour les membres du gouvernement et les proches d’Allende. Mais tout le monde a oublié qu’elle avait auparavant abrité un autre massacre, contre les indigènes. D’où l’importance, pour comprendre notre histoire récente, de remonter plus loin, au temps de la colonisation des terres indiennes. C’est un jeu de miroir entre différents oublis. Aujourd’hui, on veut aussi nous faire oublier la dictature de Pinochet qui n’existe pas non plus dans les manuels scolaires.
Les personnages du film s’inspirent d’événements réels, mais également de romans, de récits populaires, de peintures, du cinéma. Les Colons ne cherche pas à reconstruire une vérité historique, mais plutôt à réfléchir sur la façon dont la fiction, et notamment le cinéma, ont le pouvoir de modifier et déformer l’Histoire, de la réécrire. Felipe Gálvez Haberle
Également dans ce cycle
-
ImageLe 25 novembre
-
ImageDu 22 au 24 novembreJustin Lerner – 2h05, Guatemala, 2021
-
ImageDu 21 au 24 novembreLaura Mora – 1h51, Colombie, 2022