La Strada
1h49, Italie, 1954
avec Giulietta Masina, Anthony Quinn, Richard Basehart
Gelsomina, une brave fille un peu simple dont la mère ne parvient pas à assurer la subsistance, a été vendue à un forain, Zampano. Celui-ci survit en brisant des chaînes et en crachant du feu pour distraire les gens. Gelsomina le suit dans ses tournées et le sert fidèlement, bien que son maître, homme bourru et laconique, la maltraite sans scrupule. Elle lui voue en effet un amour profond et silencieux. Un jour, elle rencontre Il Matto (Le Fou), un fildefériste qui l’écoute et lui parle...
C’est La Strada qui impose définitivement Federico Fellini aux yeux du monde, grâce à son succès international, symbolisé par son Oscar du meilleur film étranger. La Strada appartient à la première partie de son œuvre, période profondément unitaire pendant laquelle Fellini promène sa caméra sur une humanité offensée. Dans cette galerie, le saltimbanque et la pauvre fille de La Strada portent à leur quintessence cette vision décharnée de la vie. Zampano et Gelsomina expriment le tragique de la condition humaine dans leur recherche angoissée d’un mieux être qui les dépasse. Avec le recul, il devient plus facile de mesurer le rôle charnière qu’a joué Fellini dans les années cinquante. À partir de l’héritage du néoréalisme, bien visible dans le film dans le choix de personnages populaires et de milieux caractéristiques, Fellini s’exprime déjà selon des modules nouveaux en ayant recours, par exemple, à de grandes séquences narratives qui fonctionnent de manière quasi-autonome (la noce, la nuit chez les religieuses). Ce type de structure conduira à la rupture de La Dolce Vita et à tous les bouleversements qui marqueront le cinéma italien au début des années soixante.
Jean A. Gili, La Revue du Cinéma, N°35
Également dans ce cycle
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