La Danza de la realidad
Alejandro Jodorowsky – 2h10, Chili / France, 2013
avec Brontis Jodorowsky, Pamela Flores, Jeremias Herskovits
Dans une autobiographie imaginaire et poétique, Jodorowsky nous dévoile son enfance dans les années 30 au Chili. Il décrit précisément les relations difficiles qu’il entretenait avec son père, au sein d’une famille déracinée, qu’il réinvente afin de restituer l’incroyable aventure et quête que fut sa vie.
Alejandro Jodorowsky signe avec ce récit foisonnant son meilleur film, que d’aucuns ont considéré comme le testament d’un artiste visionnaire. La Danza de la realidad est d’une invention visuelle indéniable, et l’on se plonge avec émerveillement dans cette histoire d’un enfant juif victime de la brutalité de son père, un commerçant immigré admirateur de Staline, matérialiste convaincu, et persuadé qu’il doit tuer le dictateur local. Si Jodorowsky semble régler ses comptes avec un passé familial douloureux, le film transcende l’aspect autobiographique et adopte dès les premières images une veine fantaisiste et surréaliste. Des personnages sortis d’un univers pictural psychédélique traversent l’écran : nains vociférant contre la vie chère, estropiés grandioses que l’on croirait sortis de Freaks, pompiers antisémites ou prostituées généreuses se succèdent dans un foisonnement esthétique et narratif qui n’est pas sans rappeler le Fellini de Amarcord.
Gérard Crespo, À Voir à Lire
Également dans ce cycle
-
ImageDu 16 au 20 octobreAli Abbasi – 1h48, Suède, 2018
-
ImageDu 18 au 19 octobreAlice Rohrwacher – 2h06, Italie, 2018
-
ImageLe 21 octobreFederico Fellini – 2h34, Italie, 1976