Heureux comme Lazzaro
Alice Rohrwacher – 2h06, Italie, 2018
avec Adriano Tardiolo, Alba Rohrwacher, Tommaso Ragno
Lazzaro, un jeune paysan d’une bonté exceptionnelle vit à l’Inviolata, un hameau resté à l’écart du monde sur lequel règne la marquise Alfonsina de Luna. La vie des paysans est inchangée depuis toujours, ils sont exploités, et à leur tour, ils abusent de la bonté de Lazzaro. Un été, il se lie d’amitié avec Tancredi, le fils de la marquise. Une amitié si précieuse qu’elle lui fera traverser le temps et mènera Lazzaro au monde moderne.
Drame social, conte, brûlot politique, résurrection de la « comédie à l’italienne » : il est assez difficile de définir le troisième film d’Alice Rohrwacher, et c’est une très bonne nouvelle. Les Merveilles, son précédent opus, contenait en germe toutes les saveurs d’Heureux comme Lazzaro : la beauté du grain 16 mm, l’utilisation organique de superbes décors naturels, et l’irruption d’imagerie ou d’éléments fantastiques au sein d’un récit naturaliste. Alice Rohrwacher construit une oeuvre à la fois solaire (le portrait de Lazzaro, merveilleux Adriano Tardiolo, innocent très pasolinien) et pessimiste (le portrait d’une Italie individualiste, inégalitaire et rongée par une urbanisation déprimante). Mais ces quelques considérations esthétiques ne rendront certainement pas compte des sensations ressenties à la vision d’un film qui ressemble à peu d’autres et qui se doit d’être vécu sur grand écran.
François-Xavier Taboni, Bande à part
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