La Barbe à papa (Paper Moon)
Peter Bogdanovich – 1h42, États-Unis, 1973
avec Tatum O’Neal, Ryan O’Neal, Madeline Kahn
Kansas, dans les années 30. Moses Pray, escroc à la petite semaine, assiste à l’enterrement d’une ex-maîtresse et accepte d’emmener sa prétendue fille de 9 ans, Addie, chez une tante. Pendant leur trajet, leurs rapports sont tendus. L’orpheline est persuadée que celui-ci est son père, mais Moses refuse d’endosser ce rôle. Étonnamment mature pour son âge, la petite Addie s’avère être une coéquipière très efficace : c’est le début de leur épopée.
Réalisé au début de sa carrière, après le triomphe de La Dernière Séance, La Barbe à papa est l’un des plus grands succès public de Bogdanovich. Il se déroule dans les années 30, pendant la Grande Dépression et la Prohibition. L’histoire est simple, les personnages émouvants, la mise en scène élégante et peu ostentatoire, malgré le soin apporté aux cadrages et à la profondeur de champ, qui renvoie directement aux Raisins de la colère de John Ford. C’est un road movie dans lequel un petit escroc itinérant et une gamine qui pourrait être sa fille traversent les paysages du Middle West, dans un périple parsemé de rencontres et d’arnaques. Le film montre la rencontre de deux solitudes et la complicité de l’homme et l’enfant, bientôt unis par des liens plus forts qu’une hypothétique relation père-fille. L’alchimie entre Ryan O’Neal et sa propre fille Tatum, neuf ans au moment du tournage, est merveilleuse à l’écran. Tatum O’Neal est craquante et reste la plus jeune actrice à avoir remporté un Oscar (du second rôle, même si elle est dans presque tous les plans de La Barbe à papa). En 1974, Wim Wenders a tourné Alice dans les villes, qui possède plusieurs points communs avec La Barbe à papa, notamment dans son appréhension nostalgique des paysages américains. Mais Bogdanovich tire davantage son film vers la comédie que le drame existentiel.
Olivier Père, Arte
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