Jurassic Park

Grâce à l’ADN fossilisé dans l’ambre, John Hammond donne vie à plusieurs espèces de dinosaures et crée Jurassic Park, un parc à thème sur une île du Costa Rica. Mais ce qui ressemblait à un rêve devient rapidement un cauchemar.

Un classique, a-t-on envie de dire. Un cas rare de blockbuster d’horreur, presque familial. Steven Spielberg réussit parfaitement le mariage de la préhistoire et du monde moderne dans ce blockbuster des années 1990 devenu culte. Être le roi du box-office n’empêche pas Spielberg d’être aussi un excellent cinéaste. Il le prouvait une fois encore, avec ce film qui fait peur en rendant crédible l’invraisemblable. Les effets spéciaux sont au service de la tension dramatique (et non l’inverse). Résultat : on est si bien projeté au cœur de l’action qu’on sent la peau visqueuse et les crocs des dinos. Ceux-ci réveillent les cauchemars de l’enfance. Même si, à la fin, la morale est sauve, le film fait la part belle au sadisme, au jeu de massacre, à l’humour macabre, à l’autodérision (les produits dérivés inclus dans le film lui-même !). Est-ce un hasard si le film fut autant commenté par les psychanalystes ? Jurassic Park est bien un conte, plein de sauvagerie et d’humanisme.
Jacques Morice, Télérama