Jesús López
Maximiliano Schonfeld – 1h27, Argentine, 2021
avec Lucas Schell, Joaquin Spahn, Sofia Palomino
Jesús López, un jeune pilote de course, meurt accidentellement, laissant son village dans la stupeur. Son cousin Abel, un adolescent à la dérive, se sent peu à peu tenté de prendre sa place. Il s’installe chez les parents de Jesús, porte ses vêtements, se rapproche de ses amis et de son ex-petite amie.
Inspiré par deux deuils qui l’ont frappé personnellement, Maximiliano Schonfeld signe une œuvre d’une justesse et d’une sincérité admirables à la croisée des genres, entre le drame intime et la fable fantastique. Il y dépeint une jeunesse rurale en quête de sens et de repères, quels qu’ils soient, dans cette campagne qu’elle voit déjà comme son cimetière. Après la mort de ce cousin qu’il admirait, c’est dans l’imitation quasi-religieuse de ce dernier que le taciturne Abel (Joaquin Spahn) trouve un refuge à la fois à son deuil et à sa condition... Une métamorphose aux frontières de la moralité, que sublime la mise en scène intimiste et contemplative de Maximiliano Schonfeld. Le soleil semble ne jamais réussir à se coucher. Dans son film, Schonfeld donne à voir un univers nihiliste et crépusculaire dont le personnage principal souhaite éperdument s’extirper pour entrer dans un jour nouveau. Une aube que l’on ne pourrait atteindre que par la projection de soi dans l’autre qui n’est plus. Cet autre que l’on déifie involontairement, qui n’est pas nous mais dont on désespère, sans même le savoir, de prendre la place.
Jérémie Oro, Les Inrocks
Également dans ce cycle
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ImageDu 21 au 24 novembreJuan José Lozano & Zoltán Horváth – 1h32, Colombie, Suisse, 2022