Ghost Dog
1h56, États-Unis, 1999
avec Forest Whitaker, John Tormey, Cliff Gorman
Ghost Dog vit au-dessus du monde, au milieu d’une volée d’oiseaux, dans une cabane sur le toit d’un immeuble abandonné. Guidé par les mots d’un ancien texte samouraï, Ghost Dog est un tueur professionnel qui se fond dans la nuit et se glisse dans la ville sans qu’on le remarque. Quand son code moral est trahi par le dysfonctionnement d’une famille mafieuse qui l’emploie à l’occasion, il réagit strictement selon la Voie du Samouraï.
Tout est dans le temps. La pulsation. Lente. Languide. Qui aurait cru possible de marier hip-hop, samouraïs et mafia ? Jim Jarmusch l’a fait dans Ghost Dog, film pionnier de 1999, qui n’a pas pris une ride. Où l’on retrouve son style bien à lui, planant et nonchalant. [...] Ghost Dog est une ode à la culture afro-américaine, portée par une bande-son entêtante, les boucles musicales et le flow envoûtant de RZA, membre fondateur du Wu-Tang Clan, groupe new-yorkais phare du début des années 90. La musique reflète ici l’âme et fait partie du décor, de ces quartiers fantômes du Bronx et du Queens magnifiés par la caméra fluide de Jarmusch. C’est en poète sensualiste, calme et mélancolique qu’il glisse à travers ce monde urbain de violence sourde, étouffée comme le son du silencieux qu’utilise le tueur. Sérieux mais non dénué d’humour (les mafieux y ont parfois l’air de grands gamins), le film relie code d’honneur et philosophie de la rue, en offrant à Forest Whitaker l’un de ses plus beaux rôles. Sa silhouette massive, sa démarche chaloupée et son regard fixe tiennent du cérémonial, mi-profane, mi-sacré. Un art martial très ancien, remis au goût du jour, donnant au film son air intemporel.
Jacques Morice, Télérama
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