Fargo
1h38, États-Unis/Royaume-Uni, 1996
avec William H. Macy, Frances McDormand, Steve Buscemi
Prix du meilleur scénario original, Oscars 1997
En plein hiver, Jerry Lundegaard, un vendeur de voitures d’occasion à Minneapolis, a besoin d’un prêt de Wade Gustafson, son riche beau-père. Endetté jusqu’au cou, il fait appel à Carl Showalter et Gaear Grimsrud, deux malfrats, pour qu’ils enlèvent son épouse Jean. Il pourra ainsi partager avec les ravisseurs la rançon que Wade paiera pour la libération de sa fille. Mais les choses ne vont pas se dérouler comme prévu.
Enracinée dans la neige, adossée au ciel poudreux, à la lisière d’une route verglacée, l’effigie géante d’un vaillant bûcheron marque l’entrée dans Brainherd. Quelques maisons retranchées sous une épaisse couche de poudreuse, un trou paumé dans les glaces du Midwest que les voyageurs remarqueraient à peine si l’état de la chaussée leur permettait de filer à bonne allure. Mais dans Fargo, les moteurs toussent et tournent au ralenti. On s’attarde à Brainherd. On ne s’en éloigne jamais vraiment. On y revient toujours. On finirait même par trouver l’endroit attachant. Ce n’est pas tout à fait un hasard. Les frères Coen connaissent comme le fond de leur poche ce pays qui leur ressemble peu. Ils ont grandi à quelques kilomètres de là, dans le grand silence des faubourgs de Minneapolis. (...) Fargo, film noir sur fond immaculé, est inspiré d’une histoire vraie qui s’est nouée sur le pas de leur porte. Le scénario parfaitement ficelé, où s’agitent les petits gangsters paumés et surexcités (impeccable Steve Buscemi) que l’on a pris l’habitude de fréquenter dans le cinéma américain de ces dernières années, leur donne la liberté d’aller voir ailleurs, c’est-à-dire tout près d’eux.
Laurent Rigoulet, Libération
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