Daniel
2h10, États-Unis, 1984
avec Timothy Hutton, Mandy Patinkin, Amanda Plummer
Au milieu des années 50, Rochelle et Paul, communistes américains, ont été accusés d’espionnage au profit de l’URSS. Quinze ans plus tard, leur fille Susan devient militante politique. Son frère Daniel cherche à oublier. Mais, suite à un événement tragique, il doit se replonger dans l’histoire familiale…
Daniel est inspiré de l’affaire Rosenberg. (…) Trente ans plus tard, Lumet adapte la fiction historique du romancier Edgar Lawrence Doctorow, consacrée aux implications intimes de cette affaire, The Book of Daniel (Le Livre de Daniel), paru en 1971. Le cinéaste est particulièrement sensible au point de vue que le livre adopte sur l’affaire et à son traitement temporel. C’est en effet du point de vue des enfants du couple (ici renommé Isaacson), adoptés par un assistant de l’avocat qui plaida leur cause, que l’histoire nous est contée, alors qu’eux-mêmes se trouvent pris dans le tourbillon politique et la résurgence de la gauche dans les années 1960. La mise en tension du passé et du présent, les implications silencieuses et tragiques du
premier dans le second sont des questions qui passionnent le cinéaste, comme en attestera quatre ans plus tard l’un de ses plus beaux films, À bout de course. Réalisé en plein reaganisme, celui-ci s’interroge plutôt sur le grand arasement mémoriel de la société américaine et sur l’échec réitéré des mouvements de gauche, partant des idéaux de justice sociale qui les animent, à laisser leur empreinte sur ce pays. C’est dire si ce film, par ailleurs si touchant, n’a rien perdu de son actualité.
Jacques Mandelbaum, Le Monde
À retrouver dans ce cycle
-
ImageDu 30 janvier au 5 février1h56, États-Unis, 1988