À bout de course (Running on empty)
1h56, États-Unis, 1988
avec River Phoenix, Christine Lahti, Judd Hirsch
Danny, jeune homme de 17 ans, est le fils d’anciens militants contre la guerre du Vietnam. Ses parents Annie et Arthur Pope organisèrent un attentat à la bombe contre une fabrique de napalm. Un gardien meurt lors de l’explosion. Depuis, les Pope sont en fuite. Danny vit assez mal cette situation de mensonge et de dissimulation.
Mais tout va basculer lors de sa rencontre avec Lorne Philips, la fille de son professeur de musique…
Pourquoi À bout de course a-t-il marqué les esprits lors de sa ressortie dans les salles 20 ans plus tard au point d’être encore aujourd’hui qualifié par certains de chef-d’œuvre ? On peut sans doute mettre une partie de cette reconnaissance sur le compte de l’aura que lui donne River Phoenix, son acteur disparu cinq ans après le film et devenu presque mythique. On peut également mentionner la place à part occupée par le film dans l’œuvre de Lumet : sans rompre avec les préoccupations de l’auteur, il s’éloigne de sa noirceur de ton habituelle pour imposer une étonnante douceur. Mais ces explications ne suffiraient pas si ce drame familial ne s’imposait pas surtout par son universalité et son intemporalité. Certes, le film se déroule dans un contexte précis lié au désenchantement des années 1980, mais il le transcende en déplaçant sur un terrain intime les enjeux politiques liés aux idéaux perdus des années 1960 et 1970. À contre-courant des clichés sur les activistes et sur l’adolescence, l’angle d’approche adopté permet de nouer deux éléments souvent séparés : l’engagement militant et la vie privée. Au cœur du débat, donc, la famille, comme observatoire précieux de notre rapport politique et affectif au monde.
Amélie Dubois pour Lycéens et apprentis au cinéma
À retrouver dans ce cycle
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ImageDu 29 janvier au 2 février2h10, États-Unis, 1984