Bright Star
2h, Royaume-Uni, Australie, 2009
avec Abbie Cornish, Ben Whishaw, Paul Schneider
Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats, et sa voisine Fanny Brawne vont entamer une liaison amoureuse secrète. Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez froids. John trouve que Fanny est une jeune fille élégante mais trop effrontée, et elle-même n’est pas du tout impressionnée par la littérature.
En deux siècles, le terme « romantique » a eu le temps de se charger de contresens, qui l’ont ridiculisé ou neutralisé. Dans Bright Star, il y a un poète phtisique, un amour contrarié et des fleurs, des champs de fleurs même. Le film de Jane Campion rend à ces clichés leur dignité d’images poétiques, leur force dramatique, leur sensualité, leur violence. Les personnages de prédilection de la réalisatrice sont des femmes qui mettent leur passion ou leur désir au-dessus de la raison et des convenances. Fanny Brawne est de cette trempe. La figure de cette jeune femme de la petite-bourgeoisie londonienne domine tout le film, quel que soit le charme fébrile de Ben Whishaw, qui incarne Keats. Jane Campion la pare de tous les attributs de l’amour romantique : l’impossibilité, la communion avec la nature, l’inachèvement, mais Fanny Brawne n’en reste pas moins une femme qui ne laisse à personne, ni à sa mère ni à son amant, la maîtrise de son destin.
En revoyant ce beau film, les vers qui ouvrent Endymion, de Keats, s’imposent : « Tout objet de beauté est une joie qui demeure/Son charme croît sans cesse, et jamais/Ne sombrera dans le néant. »
Thomas Sotinel, Le Monde
Dans le cycle Jane Campion
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ImageDu 8 au 13 mars2h38, Nouvelle-Zélande, Australie, 1990
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ImageDu 9 au 14 mars2h22, Royaume-Uni, États-Unis, 1996
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ImageLe 16 marspar Mélanie Boissonneau