Le scénario à la loupe

En novembre et décembre derniers, le dispositif Lycéens et apprentis au cinéma a sollicité la réalisatrice et scénariste Anna Marmiesse pour intervenir autour de la notion de scénario. Anna Marmiesse a été l'invitée du dispositif à plusieurs reprises ces dernières années, en tant qu'autrice du film Lorraine ne sait pas chanter.

Nous lui avons cette fois demandé d'intervenir sur les films d'autres réalisateurs : Panique de Julien Duvivier et To Be or Not To Be d'Ernst Lubitsch.

Après un temps de présentation du métier de scénariste et un échange sur le rôle du scénario avec les élèves, Anna les a invité à comprendre les mécanismes scénaristiques à l'œuvre dans le film.
Troisième étape : le passage à l'écriture. Les élèves, par petits groupes ou individuellement, disposaient d'une page de scénario à compléter. Écrite par Anna Marmiesse, cette amorce de récit était le début d'une scène complémentaire au film, à poursuivre par les élèves en respectant les codes de l'écriture scénaristique.
Dans un dernier temps, les élèves ont pu lire à la classe entière leurs créations, tantôt comiques, tragiques ou parodiques, toujours créatives et surprenantes ! 
 

Retrouvez ci-dessous des exemples de créations des élèves ainsi que les fiches activités préparées par Anna Marmiesse. 

Scène d'épilogue à Panique 
L’homme qui en savait trop, par Enya

 

ALICE
Je vais te dire ce que je pense.

Alice se remet à marcher dans la pièce, toujours angoissée

ALICE
Je ne crois pas que ce soit fini.
Hire était un homme intelligent, il a sûrement préparé un plan pour que, même mort, la police t’arrête.

ALFRED

se remet en place en s’asseyant de manière détendue

Tu crois vraiment ça ?
Alice, il n’avait aucune preuve, tout ce qu’il faisait c’était du bluff.
Du bluff tu m’entends ?

ALICE
Non, c’était pas du bluff.
Hire n’était pas comme ça, c’était pas un homme comme ça, pas Hire.

ALFRED

Se relève et s’asseoit sur le lit

Pas un homme comme ça ? Pas Hire ?
Tu te rends compte de comment tu parles de lui ? Comme si tu le connaissais.
 

Alice se place devant la fenêtre et regarde l’ancien appartement de Hire (une femme range son appartement)

ALFRED
Tu sais moi aussi j’ai fais ce que tu as fait…
Madame Noblet, j’allais la voir tous les jours…
En soit, toi, moi…

Silence. Les rideaux de l’ancien appartement de Hire sont fermés par la femme au même moment.

ALFRED
On est pareil.

ALICE

Se retourne, hors d’elle.

Non tout ce que tu as fait c’est par avarice, moi par amour !

ALFRED

Se levant se rapprochant d’Alice

Mais en fin de compte, qui a vraiment tué ce gars ?
C’est toi ! Et seulement toi.

ALICE

Brutale

C’est toi qui m’a demandé de…

Alfred gifle Alice. Alice tombe sous le choc émotionnel. Silence

ALFRED
Alors chérie. Penses-tu qu’il y a une preuve qui reste sur nos meurtres ?

ALICE

Le regard vide

Les photos…

Quelqu’un toque…

(à suivre !)