Rocco et ses frères
Luchino Visconti – 2h59, France/Italie, 1960
avec Alain Delon, Annie Girardot, Renato Salvatori
Prix spécial du jury, Mostra de Venise 1960
Rosaria, espérant laisser derrière elle sa vie misérable, part s’installer à Milan avec ses cinq fils. Simone, l’aîné, n’aime pas travailler et espère se faire de l’argent rapidement en devenant boxeur. De son côté, Rocco, le fils dévoué, enchaîne les petits boulots, tout en s’entraînant sur le ring avec son frère. L’harmonie de la famille va être perturbée par l’entrée en scène de Nadia, une jeune prostituée dont Simone et Rocco tombent tour à tour amoureux...
Dans la manière dont est racontée cette histoire d’une pauvre famille italienne, originaire du sud de la péninsule et venue s’installer à Milan, il est impossible de ne pas reconnaître le style caractéristique de l’auteur de La Terre tremble. Ce style, on le sait, unit curieusement le naturalisme au raffinement, le réalisme social à la préciosité. Les personnages de Rocco et ses hères, hommes et femmes, sont dessinés avec un souci de vérité qui exclut toute complaisance romanesque ou poétique, et pourtant la stricte observation des êtres et des choses se trouve ici constamment dépassée. Les séquences les plus cruelles, les plus sordides, celles par exemple du viol ou de l’assassinat, sont sauvées de l’horreur par les qualités plastiques de la mise en scène. Et le plus étonnant est que ces qualités plastiques, loin d’altérer la violence du récit, lui confèrent au contraire sa véritable dimension tragique.
Jean de Baroncelli, Le Monde
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