Plus qu'hier, moins que demain

Décidée à faire table rase du passé et à retrouver sa place parmi les siens, Sonia retourne dans sa famille un matin, à l’improviste, en compagnie de son mari et de son enfant. L’arrivée inattendue de la jeune femme va faire resurgir des souvenirs douloureux que tous préfèreraient oublier.

Le réalisateur trop méconnu Laurent Achard est mort le 24 mars dernier, à 60 ans. « Il était l’écharde du cinéma français », a magnifiquement écrit à son sujet le journaliste et essayiste Philippe Azoury, pour résumer une trajectoire de plus en plus douloureuse : difficultés à faire produire des films et, à l’écran, désespoir, solitude et terreur. Seulement trois longs métrages en trois décennies (dont Le Dernier des fous, en 2006, et Dernière séance, en 2011), beaux, inspirés et maîtrisés… D’où l’impression troublante que Laurent Achard était resté, bien après l’âge, un « jeune cinéaste prometteur », capable d’une œuvre cohérente et importante. Plus qu’hier, moins que demain est son premier long métrage, le plus solaire – même si ses démons y rôdent déjà –, quand tous les espoirs semblaient encore permis à ce provincial modeste et timide réalisant son rêve de cinéma.
Louis Guichard, Télérama