Naissance des pieuvres
Céline Sciamma – 1h25, France, 2007
avec Pauline Acquart, Adèle Haenel, Louise Blachère
L’été quand on a 15 ans. Rien à faire si ce n’est regarder le plafond. Elles sont trois : Marie, Anne et Floriane. Dans le secret des vestiaires du club de natation synchronisée, leurs destins se croisent et le désir surgit. Si les premières fois sont inoubliables c’est parce qu’elles n’ont pas de lois.
Trois adolescentes dans les vestiaires d’une piscine : c’est le postulat du premier film de Céline Sciamma, 27 ans. Les premières expériences amoureuses des jeunes filles gauches ou avides de métamorphoses, on a vu cela cent fois, sauf qu’ici ce n’est pas tout à fait comme d’habitude. Parce que Céline Sciamma a fait disparaître les adultes du champ, renvoie les garçons aux rôles de figurants, ignore tout ce qui pourrait faire mode. Optant pour l’intemporalité et la stylisation, se jouant des codes comme des « trucs de princesse débiles » et refusant la scène stéréotypée du coming out, elle parle de malentendus, de rétention, de la difficulté de vivre une pulsion homosexuelle à 15 ans. Naissance des pieuvres aligne sèchement des gestes qui n’autorisent aucun sentimentalisme, aucun jugement. On y enterre son soutien-gorge dans le jardin, on y expédie un crachat dans une bouche, on s’y conduit en sorcière ou en petit soldat discipliné pour la compétition. Mais les ballets nautiques sont un leurre, car l’essentiel est d’apprendre à tomber amoureuse d’une fille.
Jean-Luc Douin, Le Monde
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