Miami Vice – Deux flics à Miami
2h13, États-Unis, Allemagne, 2005
avec Colin Farrell, Jamie Foxx, Gong Li
À la demande du FBI, Crockett et Tubbs, deux oliciers, doivent infiltrer un gang néonazi de trafiquants de drogue. Après avoir neutralisé un passeur, ils rencontrent Jose Yero et lui proposent leurs services. Ils espèrent ainsi remonter jusqu’à Montoya, le chef du cartel, et l’abattre...
En adaptant Deux flics à Miami, la série des années 1980 d’Anthony Yerkovich, Michael Mann y apportait tout son sens du tragique et sa science de la lumière. Des deux personnages originels il reprend les noms, la couleur de peau et l’activité, mais c’est tout. Colin Farrell et Jamie Foxx ont ainsi une façon originale de faire croire à leur complicité : ils ne s’adressent quasiment pas la parole. Michael Mann est longtemps passé pour un cinéaste peu sentimental et plutôt macho. Or il fait aussi des miracles avec l’idylle à haut risque entre Sonny et une Sino-Cubaine haut placée dans le cartel mafieux infiltré par les deux agents. Virée alcoolisée à La Havane, vraies-fausses confidences mélancoliques en haute mer : Gong Li et Farrell forment un couple irrésistible de tricheurs hypersexués, tous deux en sursis et le sachant. Le style éblouissant du film reste totalement paradoxal. D’un côté, un norme travail de documentation apporte une véracité que la haute définition relaie. De l’autre, cette netteté hyperréaliste tend vers la vision hallucinatoire. Des affres d’une tuerie au grain de la peau sous les doigts, tout est trop vrai pour ne pas devenir suspect, étrange, stupéfiant.
— Louis Guichard, Télérama