Dunkerque
1h47, États-Unis, 2017
avec Fionn Whitehead, Mark Rylance, Tom Hardy
Peu après le début de la Seconde Guerre mondiale, en mai 1940, environ 400 000 soldats britanniques, canadiens, français et belges se retrouvent encerclés par les troupes allemandes dans la poche de Dunkerque. L’opération Dynamo est mise en place pour évacuer le Corps expéditionnaire britannique (CEB) vers l’Angleterre.
Plutôt qu’un film de guerre classique, Dunkerque est un film de survie (survival). Nolan joue, en virtuose, de cette approche immersive. Sur terre, sur mer ou dans les airs, il s’agit de faire intimement ressentir au spectateur ce que c’est que d’être un soldat transformé, par la nature des opérations militaires et du terrain, en une cible permanente. Son poussé au maximum, impacts des bombes et des balles sifflant aux oreilles des spectateurs, format plus grand et plus vibrant que nature, couleurs sombres et paysages d’apocalypse, caméra embarquée dans les situations les plus atroces, partition omniprésente et une fois de plus remarquable d’Hans Zimmer tendant vers la musique industrielle. Sa construction narrative accentue ce sentiment, utilisant le montage alterné et la décomposition cubiste d’un événement montré de manière désynchronisée, sous des angles diffractés. Du seul point de vue de cette sensation transmise, Dunkerque est une réussite. (…) Avec une réserve qui touche à la vision parcellaire de l’histoire. Christopher Nolan de père anglais, de mère américaine a choisi de venir tourner jusqu’en France, d’y faire pleuvoir la manne d’un blockbuster, mais pour mieux l’ignorer, in fine, dans son film. Sauf son respect et la dette éternelle que la France doit à ses libérateurs, il y a là comme une cinglante impolitesse.
Jacques Mandelbaum, Le Monde
À retrouver dans ce cycle
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