2001, l’Odyssée de l’espace
2h24, Royaume-Uni, États-Unis, 1968
Avec Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester
La découverte d’un monolithe noir qui traverse les âges déclenche une expédition dans l’espace menée par l’ordinateur HAL 9000.
Cinéaste-cinéphile, Kubrick a toujours aspiré à faire mieux que ses prédécesseurs, à répondre à l’insatisfaction qu’il ressentait face aux films du passé. Ainsi, il souhaitait avec 2001, l’Odyssée de l’espace faire oublier les approximations des voyages cinématographiques dans le cosmos. Plus qu’aucun de ses contemporains, il a accordé la plus grande importance aux ressources de la technologie pour la faire correspondre à ses besoins stylistiques. Les effets spéciaux du film, confiés à Douglas Trumbull, furent mis au point sur une durée d’un an et demi après la fin du tournage. Pour la première partie – « L’Aube de l’humanité» –, le cinéaste trouva de très grands angulaires et fabriqua un projecteur de dix pouces sur huit pour projeter les photos à l’arrière-plan sur un écran de trente mètres sur dix. Les transparences étaient constituées exclusivement de photos prises en Afrique selon ses instructions précises. Pour la séquence du voyage vers l’infini, il s’inspira d’un film expérimental et développa le procédé d’animation Slit Scan. Son travail sur la lumière annonce ses films ultérieurs : il ouvrit le diaphragme au maximum aussi bien pour filmer les décors intérieurs que les maquettes. La lumière, autant que possible, venait réellement de sources présentes dans le décor, soit au plafond (le hall du Hilton de l’espace), soit sous le plancher (la chambre du XVIIIe siècle). Dans un entretien, l’auteur affirme : « Le cinéma nous offre la possibilité de traduire des abstractions et des concepts complexes sans le recours traditionnel des mots. 2001 est fondamentalement une expérience visuelle. ».
Michel Ciment
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ImageLe 20 février2h24, Royaume-Uni, États-Unis, 1968