Lied Ballet

Une chorégraphie ne s’écrit jamais sur une page totalement blanche.

Avec Lied Ballet, Thomas Lebrun questionne le lien unissant un chorégraphe et son héritage artistique (conscient ou non), avec l’idée d’un esprit de la danse qui voyagerait clandestinement à travers les époques, de création en création. L’interrogation est particulièrement d’actualité, à l’heure où le patrimoine chorégraphique fait l’objet d’un attrait grandissant.

Pour un chorégraphe contemporain, il semble aventureux d’accoler à son travail la notion de «ballet», renvoyant davantage à la danse classique ou folklorique. Ce choix était somme toute naturel pour Thomas Lebrun qui tente, avec sa dernière création, de reconnaître ce qui définit le ballet et ce que celui-ci a transmis – même inconsciemment – aux « faiseurs » de danse d’aujourd’hui. Dans Lied Ballet, huit danseurs jouent ainsi avec les codes du ballet qui reviennent parfois au galop quand on cherche trop à les fuir. Persuadé que c’est bien le patrimoine qui construit l’artiste – avant que cela puisse être l’inverse – Thomas Lebrun crée un matériel chorégraphique, en s’inspirant du sens et du rythme de lieds de Schubert ou de Mahler, interprétés par un baryton et un pianiste. Ce matériel cheminera ensuite de la narration vers l’abstraction, en rencontrant une composition contemporaine de David François Moreau, elle aussi inspirée de lieds de l’époque romantique.