ZOOM ISRAËL / PALESTINE
«Il y a un endroit silencieux au fond de notre âme où se trouve la certitude que ce conflit est absurde». Cette phrase que l’on peut lire sur l’affiche de Rock the Casbah donne le ton de cette fiction qui montre avec finesse la violence de l’occupation dans une région où, pour le réalisateur, «il y a autant de haine que de points communs». L’action se déroule en 1989, au moment de la première intifada mais il est évident que la situation n’a fait qu’empirer. Cette violence inouïe et néanmoins ordinaire prend tout à coup une autre dimension dans le documentaire de Emad Burnat, 5 Caméras brisées, coréalisé avec le documentariste israélien Guy Davidi. Nous ne sommes plus dans la fiction filmée du point de vue des soldats de Rock the Casbah mais immergés dans le quotidien d’une famille et d’un village qui lutte inlassablement pour rester propriétaires de leurs terres. Deux points de vue qui pourraient se rejoindre et qui, pourtant, ne disent pas la même chose.