Yannick

En pleine représentation de la pièce « Le Cocu », un très mauvais boulevard, Yannick se lève et interrompt le spectacle pour reprendre la soirée en main...

Le cinéaste Quentin Dupieux, qui filme plus vite que son ombre, se réinvente encore avec une contribution aussi loufoque que profonde sur la tyrannie du divertissement. L’acteur Raphaël Quenard fascine en spectateur furax prenant une pièce et son casting en otage. Un film simple, débarrassé des nippes farfelues et des numéros de malice dont le cinéma de Dupieux n’a longtemps pas su (ou voulu) se passer. Le cinéaste-monteur de l’extrême a toujours eu plaisir à tordre le temps, le remonter, le suspendre, l’atomiser, et une obsession lui demeure solidement chevillée au corps, régulièrement évoquée quand il parle de son travail, celle de ne pas « voler son temps » au spectateur. En proposant des films courts, mais aussi en plaçant la comédie et le souci de légèreté par-dessus tout. Le voir mettre en scène son pire cauchemar, à savoir ennuyer le public, qui plus est avec un genre, le théâtre de boulevard, censé être pur divertissement, est un ravissement total.
Marie Klock, Libération

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