shéhérazade
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SHÉHÉRAZADE

JEAN-BERNARD MARLIN – 1H50, 2018
AVEC DYLAN ROBERT, KENZA FORTAS, IDIR AZOUGLI
PRIX JEAN VIGO - CÉSAR DU MEILLEUR PREMIER FILM

Zachary, 17 ans, sort de prison. Rejeté par sa mère, il traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C’est là qu’il rencontre Shéhérazade...

Marseille, ses quartiers difficiles, ses trafics, sa violence, mais sans le folklore. La vérité de cette ville où il a passé son enfance, Jean-Bernard Marlin la cherche dans les visages de ses personnages, métissés comme leur langage. Porté par la grâce de deux comédiens non professionnels, Dylan Robert et Kenza Fortas, eux aussi marseillais, ce premier long métrage noue d’emblée des liens avec le cinéma de Maurice Pialat (À nos amours) et celui d’Abdellatif Kechiche (La Vie d’Adèle), réalisateurs passionnés par la jeunesse. Celle de Zac et de Shéhérazade appartient déjà au passé : elle se lit sur leurs traits, mais eux semblent l’avoir oubliée. Leur duo se forme à l’aveuglette, dans la routine des petits business. Elle se vend, il surveille ses clients, encaisse l’argent. Et puis, histoire simple et magnifique, l’amour surgit entre eux et les rend à leur jeunesse, comme un besoin de fusion réparatrice. Au cœur d’une réalité qui reste éprouvante naît une douceur intense. C’est à une éducation sentimentale en accéléré qu’on assiste : en devenant des amoureux de leur âge, en s’accrochant à leur passion adolescente, Zachary et Shéhérazade vont, d’un coup, avancer vers l’âge adulte. Mais, au gamin qui s’est épris de celle dont il s’était fait le souteneur sans le vouloir, les amis du milieu mafieux rappellent leur code « d’honneur » : il ne faut avoir aucun respect pour les putes. En aimer une, c’est trahir le clan. Cette loi apporte dans le scénario des éléments de polar qui s’intègrent parfaitement à l’univers presque documentaire du film. Avec sensibilité et intelligence, Jean-Bernard Marlin a construit ce film autour d’une question d’actualité : le respect pour la femme, telle qu’elle soit. En plongeant dans un milieu machiste, où le mépris pour les filles de la rue conforte un sentiment de domination, le jeune cinéaste séduit, d’abord, par sa générosité, et impressionne, finalement, par son courage et sa vigueur critique.
Frédéric Strauss, Télérama

Le 5 septembre
Le 5 septembre 2019 à 20h30
de 2,50 à 5€
PRÉCÉDÉ DU CAFÉ (APÉRO)-CINÉ À 19H, ouvert à tous.

PRÉCÉDÉ DU CAFÉ (APÉRO)-CINÉ : Le rendez-vous des spectateurs. Venez donner votre avis sur la programmation de l’été et découvrir celle des mois à venir.