Road-Movie USA #1
L’Amérique a tout de suite eu besoin du cinéma : pour tirer le portrait de tout un peuple d’émigrés venus bâtir une nation. Pour s’imposer comme le pays de la liberté. Pour saisir comme dans un miroir grands espaces, ciels bleus et routes à perte de vue, autant de promesses de trajets initiatiques. De La Chevauchée fantastique à Macadam à deux voies, des Raisins de la colère à Easy Rider, du Magicien d’Oz à Point limite zéro, le road movie – un drôle de genre qui doit beaucoup au western et veut encore y croire – s’est confronté à cette immensité du continent, lieu de tous les fantasmes, de toutes les démesures, de tous les paradoxes. Paradoxe de voyages qui en chemin n’en finissent pas de retrouver les traces du passé. Paradoxe d’aventures qui se révèlent toutes, pour le meilleur et pour le pire, une expérience intérieure, un aller sans retour, voire une hallucination. Paradoxe de films qui voudraient prendre la mesure d’un pays gigan- tesque comme une carte rêve de correspondre à son territoire.
Bernard Benoliel et Jean-Baptiste Thoret
Avec le soutien de l’ADRC, agence pour le développement régional du cinéma