paula
CHRISTIAN SCHWOCHOW - 2H, ALLEMAGNE, 2017
AVEC CARLA JURI, ALBRECHT ABRAHAM SCHUCH
1900, Nord de l’Allemagne. Paula Becker a 24 ans et veut la liberté, la gloire, le droit de jouir de son corps, et peindre avant tout. Malgré l’amour et l’admiration de son mari, le peintre Otto Modersohn, le manque de reconnaissance la pousse à tout quitter pour Paris, la ville des artistes. Elle entreprend dès lors une aventure qui va bouleverser son destin. Paula Modersohn-Becker devient la première femme peintre à imposer son propre langage pictural.
Ce biopic allemand trouve sa raison d’être en faisant revivre l’artiste, à qui l’on demandait de ne pas être peintre et, surtout, de ne pas croire en son talent. Le courage de cette femme, c’est ce qui vibre dans cette reconstitution. Seule, elle trace son chemin, traînant son lourd fardeau, sans que personne ne l’aide. Seule, elle va vers l’émerveillement qui donnera du sens à son existence, qu’elle pressent très courte. Tout doit être intense, y compris les ruptures avec son mari, pour alimenter la flamme qui brûle en elle, fragile. Si le film est réussi, c’est surtout grâce à Carla Juri, jamais convenue dans le rôle de « l’artiste habitée ». La belle biographie écrite par Marie Darrieussecq (Être ici est une splendeur. Vie de Paula M. Becker, éditions P.O.L) est indispensable pour compléter cette rencontre de cinéma.
Frédéric Strauss, Télérama