NOSTALGIE DE LA LUMIÈRE

PATRICIO GUZMÁN - 1H30, FRANCE, CHILI, 2010

Au Chili, à trois mille mètres d’altitude, les astronomes venus du monde entier se rassemblent dans le désert d’Atacama pour observer les étoiles. Car la transparence du ciel est telle qu’elle permet de regarder jusqu’aux confins de l’univers. C’est aussi un lieu où la sécheresse du sol conserve intacts les restes humains: ceux des momies, des explorateurs et des mineurs. Mais aussi, les ossements des prisonniers politiques de la dictature. Tandis que les astronomes scrutent les galaxies les plus éloignées en quête d’une probable vie extraterrestre, au pied des observatoires, des femmes remuent les pierres, à la recherche de leurs parents disparus...

Il aura fallu à Patricio Guzmán quarante ans de lutte pied à pied, de mémoire à vif et de souffrance intime, pour aboutir à cette œuvre d’une sérénité cosmique, d’une lumineuse intelligence, d’une sensibilité à faire fendre les pierres. À un tel niveau, le film devient davantage qu’un film. Une folle accolade au genre humain, un chant stellaire pour les morts, une leçon de vie. Silence et respect.
Jacques Mandelbaum, Le Monde

 

Le 4 février
Le 4 février 2016 à 09h30
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