MADE IN BANGLADESH
RUBAIYAT HOSSAIN – 1H35, BANGLADESH, 2019
AVEC RIKITA SHIMU, NOVERA RAHMAN, PARVIN PARU
Himu, 23 ans, travaille dans une usine textile à Dacca, au Bangladesh. Face à des conditions de travail de plus en plus dures, elle décide avec ses collègues de monter un syndicat, malgré les menaces de la direction et le désaccord de son mari.Ensemble, elles iront jusqu’au bout.
Derrière les étiquettes des vêtements, bien souvent, ce sont des vies entières et des scandales effroyables qui se cachent, se jouent. Dans son beau film Made in Bangladesh, inspiré de faits réels, c’est à ce voyage malaisé que nous invite la cinéaste bangladaise Rubaiyat Hossain. Sa caméra nous plonge sans délai dans l’ambiance stricte et concentrée d’un vaste atelier de production textile à Dacca, capitale du Bangladesh. Chronique d’une oppression scandaleuse, ce film a le bon goût d’éviter de nous raconter une histoire déjà connue qui ne serait que fatalité, et même de surprendre au fil d’images riches en couleurs. En nous attachant à sa jeune héroïne, il ne tire qu’un seul fil narratif mais nous embarque dans une splendide bataille au nom de la dignité, inspirée du destin d’une ouvrière elle-même devenue syndicaliste. « Il y a beaucoup à dire sur les ateliers de misère et sur l’oppression que subissent ces ouvrières, explique Rubaiyat Hossain. Mais c’est leur force que je voulais mettre en avant. Ce ne sont pas des victimes, ce sont des moteurs du changement. » Rubaiyat Hossain dresse un constat édifiant mais pas désespéré de la condition des femmes dans son pays.
Alexis Campion, Journal du dimanche