L’Homme d’argile
Anaïs Tellenne – 1h34, France, 2024
avec Emmanuelle Devos, Raphaël Thiéry
Raphaël n’a qu’un œil. Il est le gardien d’un manoir dans lequel plus personne ne vit. À presque 60 ans, il habite avec sa mère un petit pavillon situé à l’entrée du grand domaine bourgeois. Entre la chasse aux taupes, la cornemuse et les tours dans la Kangoo de la postière, les jours se suivent et se ressemblent. Par une nuit d’orage, Garance, l’héritière, revient dans la demeure familiale. Plus rien ne sera plus jamais pareil.
La beauté des images, saisissante d’emblée et dont la richesse de grain évoque le 16 mm, renforce cet anachronisme qui nous emmène ailleurs, dans les temps reculés d’une sorte d’innocence champêtre. Pourtant, pas de chichi ici. Quand il s’agit de filmer la vieille dame ou la copine postière de Raphaël (deux formidables seconds rôles), L’Homme d’argile y va franchement, trouvant un ton presque documentaire, accordant son diapason à ceux qu’on ne voit que rarement au cinéma, sauf chez Alain Guiraudie : les gros, les bizarres, les vieux. Ils travaillent, ils font l’amour avec imagination, ils ne manquent de rien. Mais la fiction arrive pour chambouler tout ça, en la personne d’Emmanuelle Devos, qu’Anaïs Tellenne a l’esprit de traiter comme elle doit l’être : en star. (...) À partir de là, rien ne sera plus comme avant pour Raphaël, qui se trouve pris dans les rets de sa fascination et pour qui les lieux, soudain hantés de cette présence poétique, deviennent bouleversants.
Laura Tuillier, Libération
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