Les Habitants
(De Noorderlingen)
Alex Van Warmerdam - 1h45, Pays-bas, 1992
avec Alex Van Warmerdam, Annet Malherbe
1960. Un garde-chasse myope et stérile, un facteur indiscret, un boucher satyriasique... tous vivent et s’épient dans l’unique rue d’un lotissement perdu dans le nord de l’Europe. Cette rue serait le premier jalon d’une ville nouvelle en construction. Seulement, rien d’autre ne se construit... Étrange... Les habitants de cette rue-là seraient plutôt banals. C’est irracontable, fou et drôle.
Pour nous, le deuxième film d’Alex Van Warmerdam (Abel en 1985, La Robe en 1996 ) ne ressemble à rien de connu. Depuis près de vingt ans, ce graphiste de formation écrit et joue des pièces de théâtre aussi incongrues et inclassables que Les Habitants aujourd’hui. Sa première compagnie s’appelait Hauser Orkater; «orkater», un mot inventé, contraction d’orchestre et de théâtre. Tout l’art de Van Warmerdam est précisément de se situer au croisement d’influences tellement diverses que chacun peut y trouver ce qu’il veut. Les Habitants est un film qui se situe «entre» : entre l’absurde et le réalisme, entre le no man’s land inventé et le pays identifié. Entre l’angoisse et le rire.
Philippe Piazzo, Télérama