Les Amours d’une blonde
Milos Forman – 1h21, 1965
Avec Hana Brejchová, Vladimír Pucholt, Vladimír Mensik
La petite ville de Zruc voit débarquer un régiment de réservistes d’âge moyen, au plus grand désespoir de ses habitantes qui s’attendaient à rencontrer de jeunes et séduisants soldats.
Lorsqu’il réalise Les Amours d’une blonde, Miloš Forman n’a pas encore découvert l’Amérique. Leader de la Nouvelle Vague tchèque, il vient designer un film incisif sur la jeunesse de son pays, L’As de pique. Ici, il évoque avec une belle franchise les relations sentimentales et sexuelles, le désir, l’amour, les rêves et les mensonges. La première partie du film, dans la ville ouvrière, est traitée sur un ton satirique et burlesque. Ensuite, les mésaventures d’Andula à Prague ont quelque chose d’amer et de féroce, avec la main mise des parents et de l’autorité. Les Amours d’une blonde n’est pas un film intimiste et charmant, mais une œuvre acerbe, dans laquelle le réalisateur mêle les genres avec brio, et s’oppose avec une sorte de violence au réalisme officiel. Solitude, contraintes sociales,aspirations de la jeunesse étouffée par le système étatique : c’est même, carrément, un pamphlet. Toujours remarquable.
Jacques Siclier, Télérama
→ suivi de Milos Forman, portraitiste, un film de Jean-François Buiré (Ciclic / UPOPI, Université populaire des images – 10 min, 2019)