Le Doulos
1h48, France / Italie, 1963
avec Jean-Paul Belmondo, Serge Reggiani, Michel Piccoli
À sa sortie de prison, Maurice Faugel apprend le meurtre de sa femme et, consumé par le désespoir, tue le receleur chez qui il logeait avant de lui voler ses bijoux. Puis, il prépare un casse avec son complice Rémy et demande l’aide de Silien pour le matériel. Ce dernier, appelé « le Doulos », est craint par tous car on le prend pour un indicateur de la police.
Sa construction narrative permet au public de faire plusieurs lectures successives des mêmes événements, lectures contradictoires mais irréductibles à une seule vérité finale. Sur le plan formel, le film déploie un esthétisme prononcé et une virtuosité « classique », tout en montrant, étape par étape, que les bases du genre – à commencer par l’opposition entre « bons » et « méchants » ou « vrai » et « faux » – ne sont que des conventions dépourvues de sens. Selon une anecdote révélatrice, Belmondo, qui avait joué son rôle avec la conviction d’incarner un personnage positif, a découvert que Silien était un indicateur seulement en voyant le film déjà monté.
Denitza Bantcheva (auteure de Melville, de l’œuvre à l’homme, 2007)
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