LAURENCE ANYWAYS

2H50, QUÉBEC, 2012
AVEC MELVIN POUPAUD, SUZANNE CLÉMENT, NATHALIE BAYE

Laurence Anyways, c’est l’histoire d’un amour impossible. Le jour de son trentième anniversaire, Laurence, qui est très amoureux de Fred, révèle à celle-ci son désir de devenir une femme. La durée du film est hors norme et le sujet franchement casse-gueule (dix ans de la vie d’un homme qui souhaite devenir une femme).

Péché d’orgueil? Sans doute, mais c’est précisément de cette morgue, de son aspect bordélique et délibérément too much que Laurence Anyways tire sa force. Le film est une hypothèse délirante de cinéma total, dans laquelle Dolan jette sur l’écran tout ce qu’il aime au fil d’un récit à la vitesse d’exécution renversante. La très bonne idée, surtout, est de ne pas tant s’intéresser à la dissertation attendue (et redoutée) sur la norme et la marge qu’à l’histoire d’amour impossible entre ce héros transsexuel (Poupaud, génial) et la fille qui ne peut pas s’empêcher de l’aimer. Dolan filme cette love story comme une odyssée, une aventure épique, presque un Titanic transgenre. Alors, bien sûr, les scories abondent (naïveté ado, prétentions auteu- risantes, dialogues sitcomesques), mais l’énergie sidérante emporte tout sur son passage. Filmer à toute allure, au risque de se planter… Franchement, on préfère ça à n’importe quel «grand film de la maturité» autoproclamé.

Frédéric Foubert, Première

 

Du 14 au 16 mai
Le 14 mai 2015 à 20h
Le 16 mai 2015 à 20h30
de 2,50 à 5€