COURTS MÉTRAGES CHRIS MARKER #2
ce programme de courts métrages fait partie de
la rétrospective consacrée à Chris Marker.
DIMANCHE À PÉKIN
CHRIS MARKER - 22 MIN, COULEUR, FRANCE, 1956
«Rien n’est plus beau que Paris, sinon le souvenir de Paris. Et rien n’est plus beau que Pékin, sinon le souvenir de Pékin. Et moi, à Paris, je me souviens de Pékin et je compte mes trésors.»
Tourné en 16 mm, Dimanche à Pékin est le premier film en couleur de l’auteur et le premier de ses courts métrages consacrés à un pays communiste. D’emblée, le cinéaste rejette tout discours idéologique. C’est une photo de l’allée des tombeaux Ming, vue par le réalisateur enfant, qui introduit cette ballade dans les rues de Pékin. «C’est plutôt rare de se promener dans une image d’enfance» dit-il. Une grande partie de l’oeuvre itinérante de Chris Marker est contenue dans ce court métrage dont il assura aussi bien les prises de vues que le commentaire.
Bamchade Pourvali
VIVE LA BALEINE
MARIO RUSPOLI, CHRIS MARKER - 30 MIN, COULEUR - FRANCE 1972
La baleine a d’abord représenté pour une partie de l’humanité un moyen essentiel de survie. Puis l’industrialisation est apparue, et avec elle le grand Capital. La chasse à la baleine est alors devenue un moyen de faire du profit. Le massacre pouvait commencer. Telle est l’histoire racontée dans ce documentaire sans effets ni fioritures.
Chaque baleine qui meurt nous lègue, comme une prophétie, l’image de notre propre mort.
Chris Marker
JUNKOPIA
CHRIS MARKER - 6 MIN, COULEUR - FRANCE, 1981
Une journée de l’aube au soir, sur la plage d’Emeryville à San Francisco où des artistes non identifiés laissent, à l’insu de tout le monde, quelques signes fabriqués avec ce que la mer abandonne.
La Jetée
CHRIS MARKER - 29 min, NOIR & BLANC - FRANCE, 1962
avec Hélène Châtelain , Davos Hanich , Jacques Ledoux
La troisième guerre mondiale a éclaté. La guerre a envahi tout l’espace terrestre de ses destructions et de celles que perpétue la radioactivité. La seule voie ouverte pour chercher un secours ou une issue à cette guerre, c’est le temps. La fuite dans le temps, soit passé, soit à venir, devient le problème numéro un à résoudre.
À l’exception d’une brève séquence, La Jetée, film singulier autant que mythique, n’est composé que de photographies. C’est aussi le seul film de fiction dans l’oeuvre de Marker. En 1996, Terry Gilliam tourne L’Armée des douze singes d’après La Jetée. Mais le scénario du film avait déjà inspiré James Cameron (Terminator) et sera repris par les frères Wachowski (Matrix). Situé au terme du cinéma classique, le travail de Marker apparaît comme un point de repère essentiel dans l’histoire du cinéma. Il serait ce cinéaste moderne que beaucoup de spectateurs connaîtraient indirectement. Et qui, documentariste cinéphile et nourri de fiction, finirait par nourrir, lui-même, d’autres fictions.
Bamchade Pourvali