Bonnie And Clyde
Bonnie 2
bonnie-and-clyde-1580946061
bonnie-and-clyde-1580946061
bonnie-and-clyde-824520431
bonnie-and-clyde-824520431

Bonnie and Clyde

Arthur Penn
1h52, Etats Unis, 1967

-----Synopsis :

L'histoire de Clyde Barrow et de Bonnie Parker commence dans les années trente, dans une petite ville du Sud des Etats-Unis. Bonnie est serveuse dans un restaurant. Elle fait la connaissance de Clyde lorsque celui-ci tente de voler la voiture de sa mère. Bonnie est immédiatement fascinée par le voyou qui, pour se faire valoir, exécute sous ses yeux un audacieux hold-up. Clyde s'enfuit dans une voiture volée, accompagné de Bonnie qui ne voudra plus le quitter. Le jeune couple se lance dans la périlleuse carrière de gangsters.

-----Générique :

Titre original : Bonnie and Clyde
Réalisation : Arthur Penn    
Scénario : David Newman, Robert Benton
Image : Burnett Guffey
Musique : Charles Strouse
Montage : Dede Allen
Son : Francis E. Stahl    
Costumes : Theadora Van Runkle    
Production : Warner Bros, Tatira-Hiller Productions, Warren Bettay
Distribution : Carlotta Films
Couleurs
Sortie en France : 24 janvier 1968
-----------
Interprétation    
Warren Beatty / Clyde Barrow
Faye Dunaway / Bonnie Parker
Michael J. Pollard / C.W. Moss
Gene Hackman / Buck Barrow
Estelle Parsons / Blanche
Denver Pyle / Franck Hamer
Dub Taylor / Ivan Moss
Evans Evans / Velma Davis
Gene Wilder / Eugene Grizzard
James Stiver / l'épicier

-----Critiques : 

David Newman et Robert Benton avaient écrit le script pour... François Truffaut ! Arthur Penn en tira une oeuvre légendaire qui mélange les genres avec un bonheur constant et s'appuie sur deux interprètes en passe de devenir des stars. La carrière fulgurante du gang Barrow est prétexte à une tragi-comédie sanglante et hétéro­gène, où Penn, sur des rythmes jazzy, ­reconstitue les Etats-Unis des années 30 à coups de fausses actualités et d'inter­mèdes burlesques. Le crépitement des mitrail­lettes et les corps criblés de balles sont au rendez-vous : en son temps, le film fit polé­mique, mais il est clair qu'il ne fait jamais l'apologie de la violence, étudiant sans fausse pudeur la place des armes à feu dans la société américaine.
Aurélien Ferenczi / Télérama tv 3 mai 2008

 

Et si le problème d’Arthur Penn, c’était d’avoir été le type clean d’une génération de cinéastes défoncés ? On s’aventure peut-être mais on voit mal cet intellectuel bon teint le nez planté dans un saladier plein de coke. C’est pourtant l’image obligée d’un trublion du New Hollywood, telle que déposé par les génies Coppola ou Scorsese. Penn leur a ouvert la voie, Bonnie and Clyde, puis Easy Rider de Dennis Hopper sont les deux films qui marquent le tournant seventies du cinéma américain, bouleversant de fond en comble le mode de fonctionnement des studios et les codes du récit cinématographique. Pourtant, Penn est devenu peu à peu une figure lointaine à la filmo effilochée très tôt, dès 1981 avec son dernier véritable grand film, Georgia.

Douce-amère. C’est aussi qu’il connaît tardivement la gloire à Hollywood puisque, lorsque Warren Beatty le contacte pour Bonnie and Clyde, Penn a 44 ans. L’acteur-producteur le veut parce qu’il cherche un type efficace qu’il pourra dominer sur le plateau. Le tournage sera tendu, Beatty se mêle de tout, discute de chaque emplacement de caméra, de choix de mise en scène. Penn avait fait la grimace en lisant les premières versions du scénario, il voulait remettre un peu de raison dans le script foutraque d’un duo de jeunes inconnus, David Newman et Robert Benton : «Vous êtes en plein délire, les gars. Vos héros sont déjà assez marginaux comme ça. Ils tuent, ils dévalisent des banques… Si vous en faîtes en plus des désaxés, le public ne s’identifiera jamais à eux. Ça va bousiller le film.»

Au bout du compte, l’odyssée du couple de gangsters dans l’Amérique de la Dépression, l’idée de casting unissant au bogosse déjà millionnaire Warren Beatty une blonde qui n’avait tourné que des panouilles mais dégageait une énergie de pétroleuse, le montage à l’emporte-pièce, les ralentis, le banjo obsédant en bande-son, tout participait à l’excitation inouïe du film, bien de son époque, et peut-être même un peu en avance sur elle, capable de tenir dans la course folle d’un couple de criminels insolents le désir explosif des teenagers qui ne veulent plus qu’on leur raconte l’éternel combat du bien contre le mal. On est en 1967. Les pontes de la Warner n’y croient pas, ils vont en massacrer la sortie afin de promouvoir à la place le Reflet dans un œil d’orde Huston, production haut de gamme avec Brando et Liz Taylor. Les gamins n’ont pas envie de voir Brando caresser l’intérieur d’un abat-jour en suggérant on ne sait quels sous entendus dépravés. Il faudra attendre le raz-de-marée de la sortie anglaise pour que des exploitants de salles réclament aux Etats- Unis des copies de ce phénomène européen.

Le succès arrive enfin et fait de Bonnie and Clyde l’un des films les plus rentables de l’histoire du cinéma. Mais il ne récolte que deux oscars secondaires : «Des gens à Hollywood détestaient tout simplement ce film. On nous en voulait parce que personne ne s’excusait jamais d’avoir tué quelqu’un», dira Benton. Les méchants ont changé de camps, ce sont les gardiens de l’ordre, les flics, les banquiers, les parents : les types cool, glamours, ce sont ceux qui dézinguent tout ce qui bouge. Baiser, tuer et devenir célèbre. Le film communique au public une envie sourde d’en découdre ou d’en profiter, en brûlant ses vaisseaux.
Didier Péron / Libération 30 septembre 2010

-----Ressources sur Internet : 

Arthur Penn et la nouvelle vague : http://www.arte.tv/fr/rencontre/6371546.html

Le 19 mars
Le 19 mars 2013 à 09h