Bach pour tous

Un voyage musical dans les pas du chef d'orchestre toulousain Michel Brun, qui a consacré sa vie à Jean-Sébastien Bach, et cherche à diffuser son œuvre le plus largement possible. Ce documentaire l'a suivi avec l'Ensemble baroque de Toulouse qu'il dirige, dans un parcours rythmé par des rendez-vous avec un public varié, qui sont autant de moyens de décloisonner la musique classique pour la rendre accessible à tous. C'est l'occasion de découvrir les coulisses de la création d'un spectacle où les notes de Bach se mêlent aux sonorités des musiques traditionnelles ivoiriennes et maliennes.

Le réalisateur Jacques Mitsch suit Michel Brun au fil de ses rendez-vous atypiques dans la Ville rose : des ateliers d’initiation qu’il anime pour des lycéens décrocheurs dont l’émotion fait plaisir à voir, mais aussi les ambitieuses « cantates sans filet », jouées chaque mois dans une église, où il invite le public à chanter le choral final avec ses musiciens. Le but ? Retrouver l’esprit d’origine des cantates de Bach, nées d’un « joyeux bazar », d’un élan créateur jubilatoire partagé avec les paroissiens. Le film se termine dans la prestigieuse Halle aux Grains, où se tient chaque année le festival Passe ton Bach d’abord : une célébration sans frontières, qui réunit des musiciens de tous horizons, d’une joueuse de cithare chinoise à la griotte malienne Fanta Sayon Sissoko, venue réinterpréter avec l’orchestre toulousain le fabuleux album Lambarena (1994), réalisé par Hugues de Courson : trente ans après la relecture gabonaise de partitions de Bach, des musiciens traditionnels africains se confrontent à leur tour au requiem et autres cantates du maestro, dans une performance qui confirme son universalité avec une exultation contagieuse.
Anne Berthod, Télérama